Ciguatera
Risques principaux
Nombreuses formes cliniques dont la plus caractéristique est un prurit ("gratte").
Présentation
Maladie connue depuis le XVIème siècle due à la consommation de poissons tropicaux et subtropicaux coralliens (Polynésie) qui ont accumulé des toxines par leur alimentation.
Ce nom provient du nom cubain "cigua" d'un petit mollusque Cittarium pica (la troque des Antilles).

Photo J. Garnaud
Points essentiels
- Nombreuses formes cliniques
- Délai d'apparition des premiers symptômes variable
- Prévention difficile
Notions générales
- Zones d'endémie variables géographiquement et dans le temps (flambée ciguatérique pendant 10 à 15 ans)
- Episodes ciguatériques liés aux agressions du récif corallien, naturelles ou d'origine humaine
- Des dinoflagellés dont Gamberdiscus toxicus sécrètent des ciguatoxines
- Transformation et accumulation par différents poissons le long de la chaîne alimentaire
Eléments diagnostiques
- Délai d'apparition des premiers symptômes de 2 à 3 heures (pouvant varier de 30 minutes à 30 heures après la consommation du poisson)
- Troubles gastro-intestinaux et fourmillements au niveau des lèvres et des extrémités
- Phase d'état 2 à 3 heures après, durant 3 à 4 jours (jusqu'à 3 semaines)
- Signes cutanés
- Urticaire
- Prurit important des pieds et des mains (d'où le nom de "gratte" en Polynésie)
- Signes gastro-intestinaux
- Douleurs abdominales à type de crampes
- Vomissements, diarrhée
- Hypersalivation
- Signes neurologiques et sensoriels
- Paresthésies des extrémités et des lèvres
- Modification de la perception du chaud et du froid
- Signes cardiovasculaires
- Bradycardie, hypotension artérielle
- Signes neurovégétatifs
Evolution habituellement spontanément favorable mais parfois asthénie persistante.
Possibilité d'une "hypersensibilité" aux poissons et aliments d'origine marine (il ne s 'agit pas d'une immunisation vraie).
Conduite à tenir
- Traitement symptomatique, correction des troubles gastro-intestinaux, anti-histaminiques
- Vitaminothérapie B, gluconate de calcium
Prévention : surveillance des niveaux de Gamberdiscus toxicus, signalement des cas, test enzymatique de détection des toxines dans la chair des poissons.
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SAMU 38 - Toxicologie Clinique - CHU de Grenoble
Dernière révision : Novembre 2012