Poisson-chat
Risques principaux
Douleur de la zone atteinte pouvant s'étendre à tout le membre.
Le poisson-chat Ictalurus melas est originaire d'Amérique du Nord. Il a été introduit en France accidentellement.

Ictalurus melas
Points essentiels
Venin thermolabile.
Notions générales
- Les espèces d'eau douce des régions tempérées sont peu dangereuses, à la différence des espèces intertropicales particulièrement vénimeuses
- La plupart des accidents surviennent lors de manipulations : pêche, aquariums
- Un petit nombre d'espèces marines peut attaquer les nageurs et les piquer
Mécanisme toxique et toxines
- Rôle défensif
- Porte 3 épines vénimeuses denticulées : une à l'avant de la nageoire dorsale et deux à l'avant des nageoires pectorales. Lors du retrait de l'épine, les denticules déchirent les tissus, facilitant l'absorption du venin, et les infections.
- Un tissu glandulaire est collé aux épines et recouvert d'un mince feuillet tégumentaire qui se rompt lorsque l'épine pénètre dans la peau, ce qui permet au venin de diffuser dans la plaie (pas de conduit excréteur)
- Certaines espèces ont des sécrétions cutanées toxiques dont l'inoculation peut être douloureuse
- Venin de nature protéique complexe, thermolabile
- L'effet du venin dépend de l'espèce
- Venin de poisson-chat marin Plotosus anguillaris : provoque une mort brutale chez les animaux d'expérience et une hémolyse in vitro
- Venin de poisson-chat d'eau douce Heteropneustes fossilis : hémolyse in vitro
Eléments diagnostiques
- Plaies superficielles à type d'égratinures : érythémateuses et œdématiées ; parfois hémorragiques (poisson de grande taille)
- Douleurs violentes, lancinantes, qui diffusent rapidement dans tout le membre atteint et persistent souvent plus de 24 heures
- Signes généraux (rares) 2-3 heures plus tard : nausées, vomissements, hypotension artérielle, syncope, sueurs, gêne respiratoire, tremblements
- Complications
- Infection de la plaie
- Atteinte traumatique des nerfs et tendons (atteinte périphérique sensitivo-motrice, récupération en quelques semaines)
Conduite à tenir
- Sortir la victime de l'eau et l'allonger
- Immobiliser le membre atteint et le surélever
- Dans les minutes qui suivent la piqûre, réaliser un « choc thermique » : approcher une source de chaleur ponctuelle (cigarette, sèche-cheveux, allume-cigare) pendant deux minutes puis appliquer une source de froid (glaçon dans un linge, canette glacée). La source chaude ponctuelle peut être remplacée par l'immersion du membre piqué dans un bain d'eau chaude, en prenant garde aux brûlures (vérifier la température de l'eau : 40°C pendant 30 minutes). La douleur est calmée tant que le membre est dans l'eau.
- Nettoyer puis désinfecter la plaie. Vérifier l'absence de fragments d'épines dans les tissus (radiographie si œdème persistant). Vérifier la prophylaxie antitétanique. Antibiothérapie en cas d'infection.
- Soulager la douleur : antalgiques locaux
Prévention : Tenir le poisson en arrière des épines pectorales pour le décrocher de l'hameçon.
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SAMU 38 - Toxicologie Clinique - CHU de Grenoble
Dernière révision : Novembre 2012