Dimercaprol
Le dimercaprol (dimercapto 2,3-propanol), commercialisé en France sous le nom de BAL® (British Anti-Lewisite), est le plus ancien des chélateur des métaux utilisés. Ce donneur de thiols est capable de se lier à l'arsenic de la lewisite, un gaz de combat synthétisé pendant la première guerre mondiale. Il a une plus grande affinité que les protéines pour l'arsenic, le mercure ou l'or, et forme avec ces derniers des composés stables, excrétés dans les urines.
Indications
- Intoxications aiguës par l'arsenic, le mercure, l'or, le zinc, le cuivre, l'antimoine
- Intoxication saturnine sévère, en association avec l'EDTA calcique
Contre-indications
- Hypersensibilité au dimercaprol ou à la butacaïne
- Hypersensibilité à l'arachide
- Aucune en l'absence d'une épuration extra-rénale
Précautions d'emploi
- Insuffisance hépato-cellulaire grave
- Grossesse (effet tératogène, l'indication sera posée en fonction de l'analyse bénéfice/risque)
- Déficit en G6PD (hémolyse)
Réalisation pratique
- BAL®, ampoules de 2 mL contenant 200 mg de dimercaprol et 1 mg de butacaïne
- Administration intramusculaire stricte (le BAL est une solution huileuse)
- Test de la sensibilité individuelle ; ne pas dépasser 50 mg lors de la première injection et observer le patient durant les 30 à 40 minutes après l'injection (pic plasmatique de l'antidote) pour la détection des effets indésirables, qui sont fonction des doses
- Diurèse suffisante avec un pH urinaire supérieur ou égal à 7 pour éviter une insuffisance rénale par dissociation du complexe dimercaprol-métal en milieu acide
- Posologie : 3 à 5 mg/Kg/injection
- J1 et J2 : 6 injections/jour
- J3 : 4 injections/jour
- J4 à J13 : 2 injections/jour
Effets indésirables
- Tachycardie, hypertension artérielle, nausées, vomissements, douleurs abdominales, céphalées
- Douleurs locales au point d'injection IM
- Sensations de brûlures au visage
SAMU 38 - Toxicologie Clinique - CHU de Grenoble
Dernière révision : Novembre 2012