Bombes d'autodéfense
Risques principaux
- Oculaire : ulcération de cornée et kératite
- Cutané : brûlures, phlyctènes
- Irritation des voies aériennes supérieures
Point essentiel
Effets cutanéo-muqueux irritants voire corrosifs.
Caractéristiques des produits
Les bombes d'autodéfense peuvent contenir comme principe actif
- OC : oléorésine de capsicum (extrait du poivre de Cayenne)
- Contient de la capsaïcine
- Très irritant, faible toxicité systémique
- Le plus fréquent dans les bombes destinées au grand public
- CS (du nom de ses inventeurs Corson et Stoughton) : orthochlorobenzylidène-malonitrile
- Très irritant
- Concentrations habituelles de 1 à 8%
- Attention parfois concentration de 20%
La chloracétophénone (CN) n'est plus utilisée
Eléments diagnostiques
- Irritation oculaire
- Larmoiement, sensation de brûlure oculaire, blépharospasme
- Ulcération de cornée et kératite dont le risque est majoré
- Pour les projections à moins de 50 cm des yeux : le souffle peut être à l'origine de projections de particules favorisant les lésions
- Les bombes à jet directif sont plus traumatisantes
- Les bombes dont le support est à base de mousse (aérogel de silice, silicone hydrophobe) favorisent le contact prolongé
- Pour les porteurs de lentilles : piège à produit prolongeant l'exposition. Après agression, les lentilles devront être enlevées et abondamment lavées avec le produit adéquat. En cas de gène lors de la repose, les faire nettoyer par un professionnel
- Irritation cutanée
- Erythème, prurit, sensation de brûlures
- Brûlures de 1er et 2ème degré, possibilité de réaction eczématiforme retardée avec œdème local important (contacts répétés, rémanence du produit, lavage mal réalisé ou phénomène immuno-allergique ?)
Attention : les symptômes sont aggravés par l'eau : transpiration, pluie.
- Irritation des voies aériennes supérieures et des poumons
- Eternuement, toux, dyspnée
- Chez les insuffisants respiratoires et les asthmatiques, risque d'OAP et de bronchospasme
- Signes généraux : nausées, vomissements, céphalées
- Les effets peuvent être majorés par la toxicité propre du solvant utilisé comme véhicule du principe actif
Conduite à tenir
- Décontamination oculaire : eau du robinet, tiède, à jet doux, œil maintenu ouvert avec deux doigts, pendant 15 minutes
- Consultation ophtalmologique si :
- Projection à moins de 50 cm
- Support mousse
- Durée d'exposition prolongée
- Persistance des symptômes plus de 2 heures après
- Déshabillage, brossage des cheveux
- Décontamination cutanée : si possible avec un lait démaquillant ou de l'huile dans un premier temps, puis à l'eau du robinet, de façon abondante, étendue, cuir chevelu compris, pendant 15 minutes ; l'eau peut majorer les sensations de brûlures
- Consultation médicale pour les lésions cutanées type brûlure du 2ème degré et en cas d'antécédent pulmonaire, en particulier d'asthme
SAMU 38 - Toxicologie Clinique - CHU de Grenoble
Dernière révision : Novembre 2012