Syndrome malin des neuroleptiques
Le syndrome malin des neuroleptiques doit être suspecté devant toute hyperthermie inexpliquée chez un patient traité par neuroleptiques. Tous les neuroleptiques peuvent le provoquer, mais il est plus fréquent avec les neuroleptiques incisifs et les neuroleptiques retard.
Signes cliniques
- Confusion mentale, contractures musculaires avec syndrome extra-pyramidal
- Hyperthermie à 40-41°C, déshydratation aiguë
- Rhabdomyolyse avec augmentation des CPK et insuffisance rénale
- Evolution spontanée souvent fatale
Traitement
- Réhydratation abondante
- Refroidissement par des moyens physiques
- Utilisation d'un myorelaxant d'action spécifique (hors AMM) : le dantrolène (Dantrium®). Le dantrolène diminue la contraction du muscle strié en inhibant la libération des ions calcium à partir du réticulum sarcoplasmique, corrigeant ainsi les perturbations des mouvements calciques à l'origine de l'hyperthermie. Pour être efficace, l'administration doit être la plus précoce possible : flacon de 20 mg, faire une injection IV initiale de 1 mg/Kg à répéter jusqu'à régression des symptômes, sans dépasser 10 mg/Kg. Les réactions allergiques cutanées sont rares. L'hépatotoxicité est la conséquence de traitements prolongés ou de l'administration de très fortes doses.
Remarque
La bromocriptine (Parlodel®) est recommandée par certains auteurs dans le traitement du syndrome malin des neuroleptiques, à la place du dantrolène ou même en association. Sa présentation sous forme orale et la fréquence des nausées associées en limite l'application pratique.
SAMU 38 - Toxicologie Clinique - CHU de Grenoble
Dernière révision : Novembre 2012